MINISTRE DE L'ÉQUIPEMENT ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Arrêté du 14 octobre 1977 relatif aux conditions d'utilisation du mobilier urbain comme support publicitaire
JO du 6 novembre 1977 p. 5346
(Annulation partielle par la décision du Conseil d'État n° 10607 du 22 décembre 1978)
Le ministre de l'intérieur et le ministre de l'équipement et de l'aménagement du territoire ;
Vu le décret n° 76-148 du 11 février 1976, notamment son article 7,
Arrêtent :
Art 1
A l'intérieur des agglomérations, les enseignes publicitaires
et la publicité ne peuvent bénéficier de la dérogation
prévue en faveur du mobilier urbain par l'article 7 (alinéa 2,
1°) du décret susvisé que dans les conditions définies
aux articles ci-après.
Art 2
Les enseignes publicitaires peuvent être autorisées dans l'emprise
des voies ouvertes à la circulation publique sous la seule réserve
des prescriptions générales des règlements de voirie et
des mesures particulières éventuellement imposées par l'autorisation
de voirie.
Art 3
Tout élément de mobilier urbain qui concerne à un
titre quelconque la circulation routière bénéficie de la
protection assurée à la signalisation réglementaire. Il
en est notamment ainsi des dispositifs de dénomination des rues ou de
numérotation des immeubles, de même que de tous autres dispositifs
spécialement conçus pour guider aussi bien les piétons
que les conducteurs de véhicules.
Cette règle ne souffre d'exception qu'aux conditions admises par les textes sur la signalisation routière pour les plans de ville ou de quartiers compris dans le jalonnement urbain et pour les installations constitutives au regard de celui-ci de points d'information-service.
Les autres plans ou schémas de situation ou d'orientation, notamment de caractère touristique ou culturel, peuvent, de même, servir accessoirement de support publicitaire, sous réserve d'approbation par arrêté du préfet, pris sur le rapport du directeur départemental de l'équipement après avis des commissions ou services concernés par leur objet.
Art 4
Pour être accessoirement admis à servir de supports publicitaires,
les éléments de mobilier urbain autres que ceux visés à
l'article 3 ci-dessus doivent avoir directement pour fonction d'intérêt
public soit d'améliorer le confort des déplacements urbains, soit
de permettre l'exercice des activités autorisées dans l'emprise
du domaine public, soit de répondre à des besoins des services
municipaux, soit de satisfaire à des préoccupations spécifiques
d'information. Dans le cadre exclusif de chacun de ces objectifs, la dérogation
ne peut être accordée que pour les types de dispositifs suivants
:
a) Abris, avec ou sans téléphone, pour les voyageurs des transports en commun :
Stations et plans des lignes des transports collectifs en site propre ;
Chalets de nécessité ; horloges et pendules dans la mesure où elles ne constituent pas un équipement isolé ;b) Kiosques, édicules et baraques foraines : stations-service et postes distributeurs de carburants ;
c) Panneaux d'informations municipales ; armoires, cabines ou abris de rangement des petits matériels de nettoiement de la voirie ;
d) Colonnes pour affiches d'information culturelle ; panneaux ou mats porte-affiches des manifestations économiques, sociales, culturelles ou sportives.
Art 5
Les dérogations font l'objet, suivant le caractère du mobilier
concerné et après accord s'il y a lieu du gestionnaire de la voie,
soit d'un arrêté d'autorisation de voirie, soit, sur mise en concurrence
et pour une durée limitée, d'une convention de concession des
emplacements, assortie le cas échéant de la remise à la
municipalité de la pleine propriété du support.
Elles sont accordées, sans préjudice des règles et périmètres de protection d'autres intérêts publics, au vu de plans, d'ensemble ou par zones, des points d'implantation possible des mobiliers en cause. Cette localisation est définie dans le cadre du plan de circulation de l'agglomération lorsqu'il existe et, en toute hypothèse, de manière à sauvegarder la visibilité des signaux routiers, à dégager largement les carrefours et à éviter des sollicitations brutales d'attention pour les usagers. Elle prend en compte la largeur des trottoirs et leur encombrement, la densité de la circulation piétonne et l'influence du caractère plus ou moins répétitif des dispositifs publicitaires sur le comportement des usagers.
Aucune décision ne peut être prise qu'en parfaite conformité avec la délibération du conseil municipal approuvant le contenu et les conditions de mise en oeuvre du plan ou, à défaut, le nombre, l'emplacement et le mode d'exploitation des différents types de dispositifs utilisés comme support publicitaire.
Art 6
Sauf situations exceptionnelles laissées à l'appréciation
de l'autorité investie du pouvoir de police, il y a lieu à application
des normes et spécifications suivantes :
Art 7
Les éléments de mobilier urbain utilisés comme support
publicitaire doivent, sous peine de retrait de l'autorisation ou de résiliation
de la concession, être tenus en parfait état d'entretien et de
propreté. Les publicités doivent être enlevées ou
remplacées dès qu'elles accusent le moindre signe de détérioration.
Art 8
Le directeur général des collectivités locales, le
directeur de la réglementation et du contentieux au ministère
de l'intérieur et le directeur des routes et de la circulation routière
au ministère de l'équipement et de l'aménagement du territoire
sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du
présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel
de la République française.
Fait à Paris, le 14 octobre 1977.
Le ministre de l'équipement et de l'aménagement du territoire, Fernand ICART
Le ministre de l'intérieur, Christian BONNET